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Petite parenthèse de Miss Artifice
28 novembre 2007

De l'autre côté

C’est un film formidable et assez inracontable, tant le mouvement des personnages qui se croisent, s’aiment, se cherchent, se perdent, se frôlent, se loupent… nous emporte, nous fait tanguer entre deux cultures, l’allemande et la turque, croisant les destins, croisant les regards sans pourtant que jamais l’on ne perde une seconde le fil d’une histoire tout à la fois complexe et d’une limpidité de cristal.
Embarqués dans la vision autant politique qu’intime de vies indissociables de la destinée des pays qui les ont façonnées, on assiste à une sorte de ballet envoûtant, orchestré au quart de poil, avec une fluidité sans pareille. Rien n’est gratuit ici, rien n’est de trop, pas une seconde d’ennui ou d’indifférence et les acteurs de ce mélodrame moderne sont tous plus justes, plus pertinents, plus attachants les uns que les autres,
Jamais ces personnages ne se trouveront tous ensemble, extraordinairement impliqués les uns dans la vie des autres sans savoir, le plus souvent, jusqu’à quel point chacun compte pour l’autre. Pourtant l’amour circule, les liens sont forts, même invisibles, même tus. « Ce n’est pas seulement une impressionnante galerie de portraits humains confrontés à la mort dont Fatih Akin restitue la fresque palpitante, c’est aussi le dialogue douloureux et malade entre Turquie et Allemagne, deux pays liés par les larmes de l’exil et le sang des cercueils, qu’il restitue » écrivait Olivier Séguret au moment de la présentation du film à Cannes où il a remporté le prix du Meilleur scénario et le prix du Jury œcuménique. Confrontés à la mort, confrontés à l’amour, confrontés à tout ce qui fait la vie, à ce qui fait notre monde présent, ils sont tous, vulnérables, sensibles et superbes dans ce film qui mêle l’universel au particulier et sollicite l’intelligence autant que l’émotion, dans un dosage subtil qui nous place toujours à la bonne distance:« J’ai tenté de réaliser ce film en prenant du recul… Mais parfois ce n’est pas l’intellect qui décide. J’imagine qu’il s’agit d’une part de moi beaucoup plus irrationnelle, qui vient du cœur » dit Fatih Akin.

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